Ruban doré et Charlotte aux palmes...
Finalement, le fait qu'Isabelle Huppert préside le jury cannois n'aura pas été un handicap pour Michael Haneke.
Certains pensaient que l'interprète de La Pianiste n'oserait pas décerner la récompense suprême au cinéaste de peur d'être accusée de copinage. On aurait dû se souvenir que la peur n'est pas vraiment ce qui caractérise le parcours d'Isabelle Huppert...
Haneke le cannois
Et puis le jury avait une sacrément bonne raison de couronner Le Ruban blanc : il s'agit d'un film absolument passionnant, aussi bien sur la forme que sur le fond.
Rien de scandaleux donc à ce que la Palme d'or le récompense aujourd'hui.
Le réalisateur autrichien est un habitué de la Croisette : son premier long métrage, Le Septième continent était présenté à la Quinzaine de Réalisateurs il y a tout juste 20 ans, il intègre la compèt' en 1997 avec Funny Games, remporte le Grand prix pour La Pianiste en 2001 (ses acteurs Huppert et Magimel sont aussi salués), le Prix de la Mise en scène pour Caché en 2005 ?on raconte que déjà à l'époque, une partie du jury souhaitait lui décerner la Palme d'or...
Blanc et éclatant
Mais si d'autres habitués de la sélection ont donné l'impression de refaire toujours un peu le même film, Haneke s'est profondément renouvelé avec ce film en noir et blanc, sans mettre de côté ses thèmes fétiches (l'autorité, la violence, le conformisme...).
Oeuvre fascinante et énigmatique, tenant à la fois du film historique, de la fable et du thriller, Le Ruban blanc est une plongée dans un petit village protestant du nord de l'Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale.
Un village où règne la malveillance, et où les enfants sont éduqués selon des règles aussi strictes que cruelles. C'est ce qu'on découvre lorsque survient une étrange série d'actes de malveillance inexpliqués. N'en disons pas plus (le film sortira le 21 octobre), notons simplement qu'un an après Entre les murs, la Palme d'or récompense encore une oeuvre intelligente sur l'éducation.
La France en force
Michael Haneke a souvent tourné dans l'hexagone, mais il est couronné pour un film qui marque son retour en terre (et en langue) germanique.
Le reste du palmarès est en revanche, très français. Le Grand prix est décerné au chouchou des festivaliers, Un Prophète, quatrième film de Jacques Audiard, brillant polar qui retrace l'ascension d'un caïd en prison.
Un "Prix exceptionnel du Festival de Cannes" distingue la carrière d'Alain Resnais, qui était en compétition avec les bien nommées Herbes folles (l'intitulé du prix n'est pas franchement à la hauteur de l'originalité de son destinataire...).
Et ce n'est pas fini puisque notre chère Charlotte Gainsbourg nationale a été sacrée Meilleure actrice pour sa performance stupéfiante, sans peur et sans reproche, dans le controversé Antichrist du Danois Lars von Trier.
Waltz avec Tarantino
Pour l'acteur, c'est du côté d'Inglourious Basterds de Quentin Tarantino qu'il faut se tourner. Le gagnant n'est toutefois pas une de ces stars dont tout le monde parlait avant le film (Brad Pitt, Diane Kruger ou... Maggie Cheung, qui ne figure même plus dans le film !), mais l'incontestable révélation Christoph Waltz, acteur autrichien (décidément...), irrésistible en (im)pitoyable colonel nazi.
La jury a aussi récompensé la mise en scène implacable du Philippin Kinatay qui comptait beaucoup de détracteurs à Cannes et le scénario du courageux Nuits d'ivresse printanière, étude d'une brûlante passion homosexuelle en Chine.
Un double prix du jury à Fish Tank de l'Anglaise Andrea Arnold (qui avait déjà reçu ce prix pour son précédent film...) à Thirst du Coréen Park Chan-wook vient compléter un palmarès classieux qui reflète la cinéphilie, l'exigence et l'audace de la Présidente du jury.
Plus d'infos sur Allocine.fr
Finalement, le fait qu'Isabelle Huppert préside le jury cannois n'aura pas été un handicap pour Michael Haneke.
Certains pensaient que l'interprète de La Pianiste n'oserait pas décerner la récompense suprême au cinéaste de peur d'être accusée de copinage. On aurait dû se souvenir que la peur n'est pas vraiment ce qui caractérise le parcours d'Isabelle Huppert...
Haneke le cannois
Et puis le jury avait une sacrément bonne raison de couronner Le Ruban blanc : il s'agit d'un film absolument passionnant, aussi bien sur la forme que sur le fond.
Rien de scandaleux donc à ce que la Palme d'or le récompense aujourd'hui.
Le réalisateur autrichien est un habitué de la Croisette : son premier long métrage, Le Septième continent était présenté à la Quinzaine de Réalisateurs il y a tout juste 20 ans, il intègre la compèt' en 1997 avec Funny Games, remporte le Grand prix pour La Pianiste en 2001 (ses acteurs Huppert et Magimel sont aussi salués), le Prix de la Mise en scène pour Caché en 2005 ?on raconte que déjà à l'époque, une partie du jury souhaitait lui décerner la Palme d'or...
Blanc et éclatant
Mais si d'autres habitués de la sélection ont donné l'impression de refaire toujours un peu le même film, Haneke s'est profondément renouvelé avec ce film en noir et blanc, sans mettre de côté ses thèmes fétiches (l'autorité, la violence, le conformisme...).
Oeuvre fascinante et énigmatique, tenant à la fois du film historique, de la fable et du thriller, Le Ruban blanc est une plongée dans un petit village protestant du nord de l'Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale.
Un village où règne la malveillance, et où les enfants sont éduqués selon des règles aussi strictes que cruelles. C'est ce qu'on découvre lorsque survient une étrange série d'actes de malveillance inexpliqués. N'en disons pas plus (le film sortira le 21 octobre), notons simplement qu'un an après Entre les murs, la Palme d'or récompense encore une oeuvre intelligente sur l'éducation.
La France en force
Michael Haneke a souvent tourné dans l'hexagone, mais il est couronné pour un film qui marque son retour en terre (et en langue) germanique.
Le reste du palmarès est en revanche, très français. Le Grand prix est décerné au chouchou des festivaliers, Un Prophète, quatrième film de Jacques Audiard, brillant polar qui retrace l'ascension d'un caïd en prison.
Un "Prix exceptionnel du Festival de Cannes" distingue la carrière d'Alain Resnais, qui était en compétition avec les bien nommées Herbes folles (l'intitulé du prix n'est pas franchement à la hauteur de l'originalité de son destinataire...).
Et ce n'est pas fini puisque notre chère Charlotte Gainsbourg nationale a été sacrée Meilleure actrice pour sa performance stupéfiante, sans peur et sans reproche, dans le controversé Antichrist du Danois Lars von Trier.
Waltz avec Tarantino
Pour l'acteur, c'est du côté d'Inglourious Basterds de Quentin Tarantino qu'il faut se tourner. Le gagnant n'est toutefois pas une de ces stars dont tout le monde parlait avant le film (Brad Pitt, Diane Kruger ou... Maggie Cheung, qui ne figure même plus dans le film !), mais l'incontestable révélation Christoph Waltz, acteur autrichien (décidément...), irrésistible en (im)pitoyable colonel nazi.
La jury a aussi récompensé la mise en scène implacable du Philippin Kinatay qui comptait beaucoup de détracteurs à Cannes et le scénario du courageux Nuits d'ivresse printanière, étude d'une brûlante passion homosexuelle en Chine.
Un double prix du jury à Fish Tank de l'Anglaise Andrea Arnold (qui avait déjà reçu ce prix pour son précédent film...) à Thirst du Coréen Park Chan-wook vient compléter un palmarès classieux qui reflète la cinéphilie, l'exigence et l'audace de la Présidente du jury.
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