Benjamin Biolay
Ces dernières années, il est devenu indispensable aussi bien sur les écrans de cinéma que dans les bacs des disquaires. Révélé par sa collaboration avec Henri Salvador sur l'album "Chambre avec vue" de ce dernier, Benjamin Biolay s'est fait en deux décennies et neuf albums une place de choix dans le milieu de la chanson à textes, particulièrement avec "La Superbe" en 2009. Le cinéma français, de son côté, a très vite été séduit par la voix suave et le dandysme décontracté du chanteur, qui fait ses premiers pas au cinéma dans "Didine" en 2008. Après une première nomination aux Césars pour son rôle dans "Stella" en 2008, il devient un acteur prisé du cinéma d'auteur hexagonal, tournant notamment pour Olivier Assayas ("Personal Shopper"), Sophie Letourneur ("Gaby Baby Doll") ou Emmanuel Finkiel ("La Douleur"). Cependant, il n'a pas délaissé le cinéma populaire pour autant, grâce à ses apparitions chez Agnès Jaoui ("Au bout du conte"), Joann Sfar ("La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil") ou encore Tonie Marshall ("Numéro une"). Il s'essaie même ces dernières années à un nouveau registre, la comédie, dans "Chambre 212" de Christophe Honoré et "Divorce Club" de Michaël Youn. Netflix s'est aussi laissé séduire, puisqu'on le retrouve aussi au casting de la série "The Eddy" créée par Damien Chazelle, le réalisateur oscarisé de "La La Land", aux côtés notamment de Tahar Rahim et Leïla Bekhti.
Julien Doré
Autre dandy de la chanson française, Julien Doré était lui aussi destiné par son charme naturel et son bagou à se laisser tenter par les sirènes du cinéma. Alors qu'il surfe sur le succès de son premier album "Ersatz", l'ancien vainqueur de la "Nouvelle Star" accepte de tenir le premier rôle de la comédie romantique "Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour..." aux côtés de Marina Hands et Guillaume Gallienne. Le film réalisé par Pascal Thomas ("Les Maris, les Femmes, les Amants", "La Dilettante") lui vaut de jolies critiques de la part de la presse. En dépit de quelques rôles dans "Vampires" ou "Pop Redemption", il délaisse par la suite le grand écran pour privilégier sa carrière musicale, avec succès. C'est la télévision qui lui offrira son come-back d'acteur : en 2017, il fait une apparition très remarquée et désopilante dans "Dix pour cent", la série phénomène de France 2, dans un épisode où il incarne une version fictive et extravagante de lui-même. Son personnage fait tellement l'unanimité qu'il jouera finalement dans six épisodes de la série !
Christophe Willem
Julien Doré n'est pas le seul vainqueur de la Nouvelle Star à avoir tenté sa chance sur grand écran. Vainqueur de la quatrième saison de l'émission l'année d'avant, Christophe Willem a lui aussi eu une expérience au cinéma. Cependant, à l'inverse de son camarade, cette expérience a eu lieu avant qu'il découvre la célébrité. En 2004, celui que l'on n'appelle pas encore "la Tortue" avait en effet intégré le casting d'"Alive", comédie musicale avec Richard Anconina où il a fait une rencontre déterminante, celle de Maxim Nucci, acteur principal du film, qui deviendra par la suite Yodelice. Si le film fut un échec et une expérience d'acteur sans lendemain pour Christophe Willem (hormis un petit rôle dans l'éphémère série "Off Prime" avec Virginie Efira), c'est sur le tournage de ce film qu'il décide de choisir le nom de scène avec lequel il connaîtra le succès.
Grand Corps Malade
Le cas de Grand Corps Malade est quant à lui à part dans l'histoire qui lie les chanteurs français au cinéma. Certes, celui qui est devenu depuis "Les voyages en train" le visage français du slam, cette discipline entre le spoken word et le rap, a joué l'acteur à quelques reprises, que ce soit dans des documentaires ou comme doubleur dans des films d'animation ("Toy Story 3", "Jack et la mécanique du cœur", "Sahara"). Cependant, c'est de l'autre côté de la caméra qu'il s'est depuis illustré. En 2017, il co-réalise avec son ami Mehdi Idir son premier long-métrage, "Patients". Adaptation de son propre roman autobiographique, cette touchante plongée dans le quotidien d'un centre de rééducation pour adultes handicapés rencontre un grand succès avec près de 1,3 million de spectateurs et quatre nominations aux César. Deux ans plus tard, le duo se retrouve pour une deuxième réalisation, "La Vie scolaire", comédie chorale située dans un collège de zone d'éducation prioritaire en banlieue parisienne. Le public répond une nouvelle fois présent, permettant au film d'être l'un des plus gros succès de l'année 2019 avec 1,8 million de spectateurs dans les salles.
Patrick Bruel
S'il est un exemple concernant la réussite du passage entre cinéma et musique, c'est bien Patrick Bruel. Depuis le début de sa carrière, le chanteur préféré des adolescentes dans les années 1980 a su alterner entre hits du Top 50 et triomphes au box-office. Si tout commence en 1978 avec "Le Coup de sirocco" d'Alexandre Arcady, son réalisateur fétiche (ils tourneront cinq fois ensemble, notamment "L'Union sacrée" ou "K"), il connaît son plus grand succès dans les années 1980 avec la comédie "P.R.O.F.S." aux côtés de Fabrice Luchini. Il multipliera par la suite les rôles chez de grands réalisateurs populaires comme Georges Lautner ("La maison assassinée"), Francis Veber (son tandem avec Jean Reno dans "Le Jaguar" est resté célèbre), Claude Chabrol ("L'Ivresse du pouvoir") ou encore Claude Miller ("Un secret"). Si Patrick Bruel a toujours connu au cours de ses quatre décennies de carrière un succès jamais démenti au cinéma, un film symbolise plus que d'autres cette popularité : "Le Prénom" d'Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte. Adapté de leur propre pièce de théâtre, le film et son casting royal (Charles Berling, Guillaume de Tonquédec, Judith El Zein et la regrettée Valérie Benguigui) récoltent un véritable triomphe public avec plus de 3,3 millions d'entrées dans les salles. Couronné par deux César, le film est le plus grand succès de la liste pourtant fournie des réussites de Bruel acteur, qui décrochait même là sa première nomination dans l'exercice.