Ces chanteurs récompensés au cinéma par les César

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Si les César récompensent chaque année les meilleures musiques de film, la cérémonie a su aussi couronner certains artistes qui sont passés avec succès de la chanson au septième art.

Vanessa Paradis – "Noce blanche" (1990)

Peu d'artistes ont réussi aussi efficacement la transition entre musique et cinéma que Vanessa Paradis, et ce dès son plus jeune âge. Alors que ses premiers singles comme "Joe le taxi" et son premier album "M et J" l'établissent comme l'adolescente star de la chanson française que tout le monde s'arrache, la jeune femme se lance dans le septième art dans le courant de l'année 1989, avant même de fêter son dix-septième anniversaire. Et son galop d'essai est pour ainsi dire extrêmement risqué : avec "Noce blanche", elle devient une "Lolita" française. Le pari s'avérera cependant gagnant : après l'industrie musicale, c'est celle du cinéma qui la couronne avec le César du meilleur espoir féminin, qu'elle reçoit sur scène, au bord des larmes.

Eddy Mitchell – "Le bonheur est dans le pré" (1996)

S'il y a un chanteur qui méritait un jour de voir son amour du cinéma récompensé par ses pairs, c'est bien Eddy Mitchell. Véritable passionné du septième art depuis sa plus tendre enfance dans le Belleville populaire, "Schmoll" a toujours construit sa carrière autour de sa passion pour le cinéma populaire américain, et particulièrement les westerns, qu'il a longtemps mis à l'honneur dans l'émission "La Dernière Séance" de 1984 à 1998. Lui-même acteur dans plus d'une trentaine de films, il connaît son heure de gloire dans l'exercice en 1996 avec "Le bonheur est dans le pré". Énorme succès public avec presque cinq millions d'entrées, le film d'Étienne Chatilliez permet surtout à Eddy Mitchell de remporter le César du meilleur acteur dans un second rôle.

Jacques Dutronc - "Van Gogh" (1992)

Eddy n'est cependant pas la première des Vieilles Canailles à recevoir l'adoubement de l'Académie des César. Quatre ans plus tôt, c'était son compère Jacques Dutronc qui avait reçu sa statuette, et la plus prestigieuse en plus : celle du meilleur acteur. Dans la peau du peintre Vincent Van Gogh devant la caméra de Maurice Pialat, le chanteur connaît l'un des rôles les plus marquants de sa carrière au cinéma. Et sa célébration sur scène au moment de recevoir son César est à l'image du personnage : toute en désinvolture, lunettes noires sur le nez... et cigare au bec !

Louane – "La famille Bélier" (2015)

Propulsée par le télé-crochet "The Voice" en 2013, Louane se prépare à une carrière florissante en tant que chanteuse quand le réalisateur Éric Lartigau pense à elle pour son nouveau film "La famille Bélier". Dans la peau de la fille de deux parents sourds (Karin Viard et François Damiens), la chanteuse reste cependant en terrain connu en jouant le rôle d'une jeune apprentie chanteuse dans la chorale de son école, où elle reprend les classiques du répertoire de Michel Sardou. Le film est un immense succès en salles (presque 7,5 millions d'entrées) qui se parachève aux César, où Louane est consacrée meilleur espoir féminin.

Philippe Katerine – "Le Grand Bain" (2019)

Son univers décalé et sa personnalité lunaire ont fait tellement merveille au cinéma qu'on a presque fini par l'oublier, mais Philippe Katerine est avant tout né par la musique. C'est sa prestation remarquée en Boris Vian dans "Gainsbourg, vie héroïque" qui l'a révélé en second rôle préféré du cinéma français. L'interprète de "Louxor, j'adore" et de "La banane" est depuis devenu celui de "La Tour de contrôle infernale", "Le Monde est à toi" et surtout du "Grand Bain", première réalisation de Gilles Lellouche. Dans le slip de bain d'un des nageurs amateurs de la bande composée entre autres de Guillaume Canet, Mathieu Amalric et Benoît Poelvoorde, Philippe Katerine contribue grandement au succès critique et public (plus de 4 millions de spectateurs en salles) de cette comédie gentiment déjantée. Avec en prime le César du meilleur acteur dans un second rôle.