Retour sur le tube "Monster" de Jacob Banks

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À la fois groovy et dansant, "Monster" est un titre emblématique de la discographie de Jacob Banks, et l’un des premiers grands succès du chanteur.

Un titre intense comme son auteur

Après un premier "extended play" (EP) intitulé "The Monologue" en 2013, qui l’avait permis de se faire remarquer sur la scène de Birmingham où il a grandi, et de décrocher ses premiers passages en radio, Jacob Banks enchaîne deux ans plus tard avec son deuxième disque, "The Paradox". À l’époque, il n’est même pas encore signé sur un label et produit l’intégralité de sa musique lui-même, supervisant chaque étape de la production.

Il interprète, écrit, mais aussi mixe et va même jusque dessiner l’artwork de la pochette lui-même. L’EP contient en tout sept morceaux, dont "Monster", premier des deux singles qui en sortiront. Mélange d’influences diverses, de la soul au R&B avec des accents gospel, la chanson est le fruit d’une collaboration avec le MC londonien Avelino. Traitant du thème de la colère et du ressentiment, le morceau est selon son auteur le reflet de son état d’esprit au moment de le composer, comme il l’expliquait à l’époque au site "Vice"

: "Cette chanson est née de beaucoup de colère. Je l’ai écrite dans ma salle de bains, dans un pur esprit rock'n'roll ! Je vis ma vie à cent à l’heure et j’ai l’habitude d’apprendre à la dure. Une des leçons que j’ai apprises est que bien que je n’aime pas cela, parfois il faut devenir un monstre pour obtenir ce que l’on veut et devenir le miracle que l’on recherche".

Un clip simple et percutant

Le clip de "Monster" est à l’image du morceau dans son ensemble. Réalisé par Anthony Williams, il réussit l’exploit de condenser l’action de ses quasiment quatre minutes sur un seul plan-séquence. Jacob Banks y tient lui-même le rôle principal, jouant le rôle d’un homme présent sur ce qui ressemble à une scène de crime sur un parking souterrain. Jouant sur des jeux d’allers-retours de caméra, mais aussi de temporalité dans l’action (comme si le héros semblait savourer un instant son sentiment de toute puissance), le clip de "Monster" envoûte et captive autant que son charismatique chanteur.

Un phénomène pop culture

Le succès des années suivantes aidant, "Monster" s’est imposé comme l’un des premiers gros succès de Jacob Banks, en témoigne le succès viral du clip, vu depuis sa publication près de sept millions de fois sur YouTube. Son succès entraînera d’ailleurs un remix, "Monster 2.0", réenregistré cette fois-ci avec le MC britannique Boogie. Mais le succès principal de "Monster" se constate surtout dans la façon dont le chanson a pu s’infiltrer dans l’univers de la pop culture au fil des années.

La chanson s’est retrouvée ainsi depuis sa sortie sur la bande-son de jeux vidéo comme "Dirt 4", mais aussi sur celle des séries "Quantico" et "Hand of God". Mais s’il est une série qui a su faire parler de "Monster", c’est bien "Power". La série co-créée par le rappeur 50 Cent, très populaire particulièrement aux États-Unis où elle est l’une des séries les plus regardées de la télévision câblée, a en effet utilisé à deux reprises le morceau dans ses épisodes : une fois dans la quatrième saison, et une fois dans le pilote de son spin-off dérivé, "Power Book II : Ghost".