Une histoire de "filles de joie"
"You don't have to sell your body to the night": la "Roxanne" dont parle Sting dans la chanson est une prostituée que le narrateur amoureux essaie d'aider. L'idée de la chanson lui est venue des faubourgs parisiens: en 1977, The Police se produit dans une des boîtes de nuit en vogue de Paris, le Nashville. De la fenêtre de sa chambre d'hôtel, Sting - qui a quitté The Police - aperçoit des prostituées dans la rue et commence à imaginer les paroles de la chanson. Le nom Roxanne, lui, est un emprunt à "Cyrano de Bergerac" pour une raison simple: il y avait une affiche faisant référence à la pièce placardée dans la chambre.
Un heureux accident
"Roxanne" n'a trouvé sa rythmique et son ton qu'au cours de l'enregistrement. Gordon Matthew Thomas Sumner, de son vrai nom, souhaitait lui donner un accent de bossa-nova, tandis que le guitariste de Police, Stewart Copeland, imaginait plutôt un tango, se rapprochant de la forme finale de la chanson. L'enregistrement de "Roxanne" ne se fit d'ailleurs pas sans accroc, puisque le bruit de piano désaccordé et l'éclat de rire que l'on entend en ouverture du morceau proviennent d'une session d'enregistrement au cours de laquelle Sting s'est malencontreusement assis sur un clavier, avant que le groupe ne décide de conserver cette petite gaffe dans le mixage final.
Un succès en deux temps
Single lançant le premier album studio de The Police, "Outlandos d'Amour", "Roxanne" fut étrangement un flop à sa sortie initiale en Angleterre en avril 1978. Il faudra attendre l'année suivante et le succès des premiers concerts du groupe aux États-Unis pour que la chanson soit redécouverte et devienne l'une des cinq chansons incontournables du groupe. Le magazine Rolling Stone l'a d'ailleurs élue en 2004, 388e des 500 meilleures chansons de l'histoire.