U2 : les secrets de leurs pochettes d'albums les plus célèbres

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Si U2 s'est imposé comme un groupe emblématique de ce dernier demi-siècle, c'est en partie par sa capacité à créer des images intemporelles, en partie grâce aux visuels de Steve Averill.

"Boy" (1980)

Derrière les pochettes les plus emblématiques des albums de U2, il y a la patte d'un homme : Steve Averill. Son influence sur le groupe est telle que c'est à lui que l'on doit le nom même de U2, qu'il souffla au bassiste Adam Clayton lors de leur rencontre en 1978. Graphiste, publicitaire et lui-même ancien chanteur punk, Averill donne à U2 une identité visuelle dès leur premier album, "Boy", en 1980, grâce à une photo qui deviendra iconique, celle d'un petit garçon fixant son regard droit devant lui. Le garçon en question s'appelle Peter Rowan ; il est le fils d'un bon ami d'enfance de Bono, l'artiste d'avant-garde irlandais Guggi. Son visage restera à jamais associé aux albums de U2, mais cela aurait pu ne jamais être le cas : pour la sortie de "Boy" aux États-Unis, le label du groupe, inquiet de se voir taxé d'apologie de la pédophilie, décide de changer la couverture de l'album pour un visuel plus sobre, un collage des silhouettes en négatif des quatre membres de U2.

"War" (1983)

Le visage de Peter Rowan apparaîtra sur plusieurs albums, compilations et singles de U2 au fil des ans, particulièrement sur l'un des plus grands succès du groupe, "War". Pour son troisième album studio, le groupe veut marquer les esprits et faire valoir son esprit résolument pacifiste. L'air serein du "Boy" de 1980 est ici plus grave, voire accusateur, et aurait été inspiré selon Steve Averill d'une photo d'un enfant prise dans le ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale. La pochette de "War" fera partie intégrante du triomphe de l'album et de ses tubes "Sunday Bloody Sunday" ou "New Year's Day", mettant en lumière l'espoir d'un monde meilleur comme l'expliquait Bono à la sortie de l'album.

"The Joshua Tree"(1987)

Quatre ans plus tard, U2 signe l'album qui reste aujourd'hui celui de la consécration pour le groupe, "The Joshua Tree". Contrairement aux photos des précédents albums signées Hugo McGuinness, celle de "The Joshua Tree" est due à un des plus grands photographes et clippeurs de sa génération, le Néerlandais Anton Corbijn. Parti aux côtés du groupe pour arpenter en bus les déserts du pays de l'Oncle Sam, Corbijn les amène jusqu'à Zabriskie Point, un lieu emblématique des chaînes montagneuses traversant la Vallée de la Mort, où sera prise la photo des membres du groupe en décembre 1986. L'intérieur et la face arrière de la pochette figurent, eux, la photo d'un cactus difforme immortalisé dans le désert voisin de Mojave, le fameux arbre de Joshua en question. L'arbre a disparu du paysage en 2000, mais quelques-uns de ses restes ont perduré sur place, en faisant un lieu de pèlerinage pour les fans du groupe.

"Achtung Baby" (1991)

Anton Corbijn sera aussi derrière le collage de photos qui ornent la pochette d'"Achtung Baby" en 1991. Lassé d'être considéré uniquement comme un groupe pontifiant et sérieux, U2 veut insuffler un esprit plus cabotin aussi bien au nom de l'album qu'à son imagerie avec Steve Averill et Corbijn. C'est finalement dans la ville espagnole de Tenerife que tout le monde se retrouve en février 1991 pendant le carnaval annuel pour mettre en boîte les photos qui ornent la pochette de l'album. Les seize retenues au final sont un mélange des deux photoshoots et de quelques clichés personnels du groupe pris à l'époque de leur passage au Maroc.