Si le secteur produit toujours plus de titres, les tirages moyens sont à la baisse et le chiffre d’affaires reste stable après treize ans de hausse continuelle. La BD représente par ailleurs 6,5% du C.A global de l’édition, estimé à 320 millions d’euros. L’attrait constant pour le livre à vignettes est peut-être aussi dû à l’essor des films d’animations inspirés des comics et à la diffusion à la télévision de dessins animés adaptés des BD.
Mais le succès de la BD est principalement dû aux tirages de séries vedettes, accompagnés de campagnes de communication importantes. A titre indicatif, le nouveau Titeuf a été publié à 1,8 millions d’exemplaires, la suite des aventures de Blake et Mortimer l’a été à 600 000 et au total 95 séries de BD traditionnelle (Lucky Luke, Le Chat…) sont éditées à 50 000 exemplaires, et réalisent le gros des ventes du secteur.
Si la production a plus que triplé en 8 ans, quinze groupes dominent le marché avec 70% des titres, alors que 250 autres maisons d’édition se partagent les 30% restants. Par ailleurs, le groupe Média participations comprenant Dargaud, Dupuis et Le Lombard a été le plus productif cette année avec 627 titres publiés, et se hisse en cinquième place du marché du livre, tous genres confondus. Suivent ensuite les éditions Delcourt et enfin le groupe Glénat (qui publie Titeuf).
Enfin, la bande dessinée doit aussi son salut aux mangas bénéficiant d’une hausse de 3,86%, où neuf séries assurent plus de la moitié des ventes. Un album sur trois vendu en France est d’origine asiatique. Même si l’écart se creuse toujours plus entre les best-sellers et les ventes dites «moyennes», le secteur se porte relativement bien et a pu voir cette année 1495 auteurs publier au moins un nouvel album.Cette essor de la productivité se poursuivra-t-il en 2009 ?
Mardi 30 décembre 2008