Françoise Hardy poursuit avec une élégante distance une carrière magnifique, imposant sa voix au timbre si particulier qui a su faire des émules et inspirer la nouvelle génération.
Auteur-compositrice-interprète, elle prouve encore une fois son talent avec son nouvel album « L'Amour Fou », salué par la critique et plébiscité par le public.
Françoise Madeleine Hardy est née le 17 janvier 1944 à Paris. Adolescente introvertie dans une structure familiale évanescente, la chanson est pour elle une véritable échappatoire, voire même une thérapie. Le monde de l'opérette la fascine, elle chante pour elle-même des airs qui lui donnent du courage.
Des débuts orchestrés chez Mireille
La guitare, l'un des rares cadeaux que lui fera son père, lui permet de se lancer dans l'aventure. Françoise Hardy compose des mélodies et entre au petit conservatoire de la chanson dirigé d'une main de maître par la redoutable Mireille qui, dans un premier temps, ne pense faire qu'une bouchée de cette jeune étudiante un peu gauche.
Pourtant la ferveur de l'adolescente paye puisqu'elle parvient à décrocher un contrat avec une maison de disque. « Oh oh chéri », sera son premier 45 tours. Mais c'est surtout un titre qu'elle a écrit seule, « Tous les garçons et les filles » qui va marquer, et pour longtemps, le public. En peu de temps la voilà figure de proue de la fameuse vague yéyé !
Egérie des yé-yés
Françoise Hardy s'émancipe grâce au photographe Jean-Marie Périer, qui devient son pygmalion. En 1963, ses premiers pas à l'Olympia, en première partie de Richard Anthony sont couronnés de succès.
Elle participe à l'Eurovision (pour le Luxembourg) avec le titre « L'amour s'en va ».Ce qui plait chez elle, c'est la distance qu'elle met avec son personnage de chanteuse populaire. Très appréciée en dehors de nos frontières (son album « In English » est très bien accueilli en Angleterre et en Amérique), elle côtoie toutes les pops stars de l'époque et s'illustre dans quelques films.
En 1967, elle tombe amoureuse de Jacques Dutronc , sans doute une des liaisons les plus durables du show business. Son album « Ma jeunesse fout l'camp » sonne presque comme un aveu pour la chanteuse qui devient vite esclave de son travail, entre enregistrement et tournée.
Les années 70 vont lui offrir une alternative. Sa nature introvertie reprend le dessus. « La Question », extrait d'un album confidentiel, dévoile une autre facette de l'artiste, toute en faille et tendresse, aspect de sa personnalité qu'elle revendique plus aisément. Par ailleurs, l'astrologie, à laquelle la jeune femme s'intéresse depuis son adolescence, prend une large place dans sa vie.
Une artiste discrète et toujours présente
« Message personnel », écrit par Michel Berger , sort en 1973. Si le titre marche, l'artiste refuse de monter de nouveau sur scène. L'année suivante sort « Entracte », très bel opus malheureusement moins connu.
La rencontre avec le compositeur Gabriel Yared en 1977 insuffle une nouvelle dynamique à la carrière artistique de la chanteuse. « Star » conquiert un nouveau public, Françoise Hardy se fait une seconde jeunesse. « Musique saoule » devient un autre album à succès. « Jazzy rétro Satanas », « Tamalou », « Villégiature », « Tirez pas sur l'ambulance », « Moi vouloir toi », « V.I.P » marquent les années 80.
Une artiste en « Décalage »
La chanteuse décide de tirer sa révérence avec l'album « Décalage », dont est extrait « Partir quand même » (signé par Jacques Dutronc). Muse de divers chanteurs comme Etienne Daho , Françoise Hardy revient sur sa décision et enregistre un album en 1995, « Le Danger ».
Puis vient le très beau « Clair obscur » cinq ans plus tard. « Puisque vous partez en voyage », interprété avec son mari, revisite un tube interprété en son temps par... Mireille.
En 2000 toujours, elle est présente sur l'album d' Henri Salvador « Chambre avec vue » avec lequel elle interprète « Le fou de la reine ». Quelques mois plus tard, c'est Marc Lavoine qui fait appel à elle pour le duo « Chère amie ».
Nouvelle génération
En 2002, elle lance son « Message personnel » un coffret de trois CD qui regroupe plus de soixante-dix de ses chansons.
Deux ans plus tard, c'est la sortie de « Tant de belles choses », l'occasion de retrouver Benjamin Biolay ou encore Jacno. Son fils, Thomas Dutronc, est également présent en qualité de guitariste et de réalisateur.
Fin 2006, Françoise Hardy revient avec « Parenthèses », un album de douze duos.On y retrouve Alain Delon avec qui elle interprète « Modern style » et Julio Iglesias qui chante à ses côtés « Partir quand même ». Alain Bashung , Alain Souchon , Henri Salvador , Arthur H, Benjamain Biolay et naturellement Jacques Dutronc figurent également sur le disque.
En octobre 2008, elle sort aux Éditions Robert Laffont ses mémoires, intitulées « Le Désespoir des singes… et autres bagatelles ». Avec la plume qui a fait son succès, Françoise Hardy y dévoile certains aspects de sa vie professionnelle et privée.
Le livre devient l'une des meilleures ventes de l'année.
En mars 2010, Françoise Hardy revient un nouvel album, « La pluie sans parapluie » pour lequel elle collabore avec Calogero, La Grande Sophie , Jean Louis Murat ou encore Arthur H .
Un public toujours amoureux fou
« L'Amour fou », le premier roman de Françoise Hardy, paraît en librairies fin octobre 2012. Début novembre, un nouvel album portant le même titre, arrive dans les bacs. C'est le vingt-septième opus de la chanteuse, cinquante après la parution de son premier 33 tours.
« Les anniversaires n'ont jamais été ma tasse de thé mais publier en même temps un album qui me ressemble plus que les autres et le récit de l'histoire que j'aurai vécue toute ma vie et qui aura inspiré la plupart de mes textes, est ma façon de marquer le coup », explique l'artiste.
Pour célébrer le quarantième anniversaire de son album, « Message personnel », Françoise Hardy en propose une nouvelle édition qui sort en novembre 2013.
Riche d'un amour fervent d'un public sans cesse renouvelé, Françoise Hardy est parvenue à mener de front sa vie de femme et sa vie d'artiste sans jamais rien renier de ses choix.