Selena : 1997, l’année de la révélation pour Jennifer Lopez
Jennifer Lopez fut actrice avant même de devenir chanteuse. Après une enfance très compliquée dans une famille modeste du Bronx, se retrouvant même sans domicile fixe à l’âge de 18 ans, "Jenny from the Block" a multiplié les petits jobs pour rentrer dans le star-system hollywoodien. Elle décroche en même temps ses premiers seconds rôles dans le film "My Little Girl" puis la série "In Living Color". Mais c’est en 1997, où elle enchaîne quatre premiers rôles, que sa carrière bascule : si le thriller "Blood and Wine" avec Jack Nicholson est un échec malgré ses critiques très positives, elle se rattrape avec le succès du film d’horreur "Anaconda", série B devenue culte. "U-Turn, ici commence l’enfer" lui offre une rencontre de prestige avec Sean Penn et le réalisateur Oliver Stone, mais un autre film va la propulser au rang de star : "Selena". Dans ce biopic de la popstar Selena Quintanilla, Jennifer Lopez crève l’écran. Assurant elle-même le chant et les chorégraphies, elle reçoit un accueil très chaleureux de la critique et devient même à l’époque, avec un cachet d’un million de dollars, l’actrice hispanique la mieux payée de l’histoire.
Hors d’atteinte : la consécration
Dans la foulée, la cote de J-Lo explose à Hollywood et les réalisateurs se pressent pour tourner avec la nouvelle sensation d’Hollywood. Elle décroche ainsi le premier rôle féminin de "Hors d’atteinte" aux côtés de George Clooney sous la direction de Steven Soderbergh. Dans cette adaptation d’un roman d’Elmore Leonard ("Jackie Brown", "Get Shorty", "3h10 pour Yuma"), Jennifer Lopez décroche l’un de ses plus grands rôles, celui de l’enquêtrice Karen Sisco, kidnappée par une bande de braqueurs de banque qu’elle venait essayer d’empêcher de s’évader de prison. Le tandem de charme Clooney-Lopez fonctionne du feu de dieu : le film sera un beau succès au box-office, mais surtout un triomphe critique, récoltant de nombreux honneurs en tout genre. En 2009, le magazine Entertainment Weekly consacre même "Hors d’atteinte" film le plus... sexy de l’histoire !
The Cell : le pari gagnant
Le début de carrière de Jennifer Lopez est un savant mélange de films grand public et de collaborations plus intimistes dans le milieu du cinéma d’auteur. C’est le cas du thriller "The Cell", sorti en 2000, où J-Lo vient se frotter à l’univers fantastique singulier du cinéaste indien Tarsem Singh. Ici, elle incarne une scientifique qui, à l’aide d’une technologie révolutionnaire, doit aider un enquêteur de police (joué par Vince Vaughn) à pénétrer le cerveau d’un tueur en série plongé dans le coma (Vincent d’Onofrio). Déroutant et visuellement unique en son genre, "The Cell" est à l’époque un gros risque pris par l’actrice, qui vient à peine de sortir dans les bacs son premier album, "On the 6". Bien lui en aura pris : si le film divise, il devient par la suite culte et réussit son pari en salles avec plus de 500 000 entrées en France et plus de 100 millions de dollars de recettes.
Coup de foudre à Manhattan : la période romantique
Le début des années 2000 marque un tournant dans la carrière de Jennifer Lopez au cinéma : devenue une superstar et sex-symbol planétaire grâce à sa musique, elle décide également de se réinventer en héroïne de romance et multiplie les projets de comédies romantiques. Elle enchaîne les tournages, notamment aux côtés de son compagnon de l’époque, Ben Affleck, pour le plaisir des tabloïds. Le succès est plus ou moins au rendez-vous, l’actrice connaissant ses premiers vrais gadins avec notamment "Amours troubles" (ou "Gigli") où elle partage l’affiche avec Affleck, crucifié par la critique et boudé par le public. Mais dans le même temps, elle continue à connaître le succès grâce aux couples glamour qu’elle peut notamment former avec d’autres habitués du genre comme Matthew McConaughey ("Un mariage trop parfait") ou Richard Gere ("Shall We Dance ?"). Mais le plus gros succès de cette époque sera surtout "Coup de foudre à Manhattan". Dans ce film où elle incarne une femme de chambre dont tombe amoureux un politicien célèbre joué par Ralph Fiennes, elle connaît son plus gros succès public en France (près de 750 000 entrées) et aux États-Unis (163 millions de dollars de recettes).
Queens : le retour au sommet
Fatiguée par les tournées et surtout la naissance de ses jumeaux en 2008, Jennifer Lopez va délaisser quelque temps le grand écran, sur lequel elle ne reviendra qu’épisodiquement pour quelques apparitions et pour le film "Un voisin trop parfait", qui lui permettra de retrouver à nouveau le chemin du succès sous la houlette du nouveau roi de l’horreur à Hollywood, le producteur Jason Blum. Mais le véritable retour en grâce de J-Lo au cinéma aura lieu en 2019 grâce à "Queens" de la réalisatrice Lorene Scafaria. Dans le rôle de la chaperonne et leader d’un gang de strip-teaseuses arnaqueuses où l’on retrouve notamment la rappeuse Cardi B, Lili Reinhart ("Riverdale") ou Constance Wu ("Crazy Rich Asians"), Jennifer Lopez dévoile une nouvelle facette de ses talents d’actrice. Le ton résolument girl power du film en fait un carton chez le public féminin américain (plus de 150 millions de dollars au box-office) tandis que la performance de Lopez est unanimement consacrée comme l’un des sommets de sa filmographie. Elle décroche même pour le film sa première nomination au Golden Globe de la Meilleure Actrice dans un second rôle, s’inclinant finalement devant Laura Dern pour "Marriage Story".