Vous vous souvenez d’Emmanuel Moire dans le spectacle Le Roi Soleil ? Il y incarnait un Louis XIV bien sous tous rapports. Cinq ans plus tard, changement total pour le chanteur, qui se glisse dans la peau d’Emcee, le Maître de cérémonie totalement déjanté de Cabaret. Cette comédie musicale, un classique de Broadway où a été révélé Liza Minnelli en 1972, revient à Paris dans la fantastique mise en scène de Sam Mendes, au Théâtre Marigny. Rencontre.
Chériefm.fr : Comment décrirais-tu ton personnage du Maître de cérémonie dans Cabaret ?
Emmanuel Moire : Emcee est provoquant, trash, animal et pulsionnel. Et en même temps, il est très touchant. C’est le Maître de cérémonie du Kitkatclub, il drive les numéros du cabaret, mais aussi l’histoire du spectacle. C’est le seul personnage qui est conscient du contexte politique (ndlr : dans les années 1930). Pour oublier tout ça, il invite à la liberté à tous les niveaux, à la liberté sexuelle notamment.
Chériefm.fr : C’est le grand écart avec le Roi Soleil ! Comment passe-t-on à un rôle aussi différent ?
Emmanuel Moire : La question de comment on fait ne se pose pas, c’est un travail d’acteur. A l’époque, sur Le Roi Soleil, j’avais joué ce qu’on m’a demandé de faire. Aujourd’hui, 5-6 ans plus tard, on me demande de jouer un autre personnage, qui est très très loin de ce qu’on pouvait imaginer. C’est génial au contraire, c’est un vrai challenge, un défi. Et ce n’est pas facile, il faut avoir un minimum de recul et de lâcher-prise, pour accepter de s’habiller comme ça par exemple.
Chériefm.fr : Qu’est-ce que cela t’a apporté personnellement ?
Emmanuel Moire : Ce travail met en lumière beaucoup de choses qu’on ignorait sur moi… moi en premier. Je me sentais incapable de tenir une scène sur ces différentes émotions en tant qu’acteur, en tant que danseur, en tant que Maître de cérémonie. Et je me suis bien trompé. C’est bien de tomber sur des projets comme ça dans une vie artistique, qui nous révèlent à nous-même, qui nous mettent en danger, et nous font prendre conscience de certaines choses.
Chériefm.fr : Tu aurais pu jouer Emcee à l’époque du Roi Soleil ?
Emmanuel Moire : Non, j’aurais été incapable de me mettre en danger à ce point-là sur un rôle. Je me suis vraiment pris des claques sur Cabaret. Ça a été une souffrance parfois de lâcher autant de choses et d’oublier qui on est. Notre metteur en scène nous a dit que jouer Cabaret tous les soirs, ça doit nous coûter. Et bien moi, ça me coûte, en énergie et en émotion. Parfois à la fin du spectacle, avant de faire les saluts, je n’en peux plus, j’ai envie de pleurer (ndlr : son personnage finit dans un camp de concentration nazi). Le propos me touche, par rapport à ma vie personnelle.
Chériefm.fr : C’est-à-dire ?
Emmanuel Moire : C’est un spectacle qui parle d’une période politique et d’un contexte historique qui n’est pas très glorieux, sur les différences sexuelles ou de religion. Personnellement, pour être quelqu’un de différent, on est tous les jours confronté à la gêne que ça peut provoquer. Être dans un spectacle comme ça et prendre position, je crois que c’est la meilleure réponse pour un artiste.
Cabaret se joue au Théâtre Marigny depuis le 6 octobre, puis en tournée en France dès 2012.
Amélie BERTRAND
Chériefm.fr : Comment décrirais-tu ton personnage du Maître de cérémonie dans Cabaret ?
Emmanuel Moire : Emcee est provoquant, trash, animal et pulsionnel. Et en même temps, il est très touchant. C’est le Maître de cérémonie du Kitkatclub, il drive les numéros du cabaret, mais aussi l’histoire du spectacle. C’est le seul personnage qui est conscient du contexte politique (ndlr : dans les années 1930). Pour oublier tout ça, il invite à la liberté à tous les niveaux, à la liberté sexuelle notamment.
Chériefm.fr : C’est le grand écart avec le Roi Soleil ! Comment passe-t-on à un rôle aussi différent ?
Emmanuel Moire : La question de comment on fait ne se pose pas, c’est un travail d’acteur. A l’époque, sur Le Roi Soleil, j’avais joué ce qu’on m’a demandé de faire. Aujourd’hui, 5-6 ans plus tard, on me demande de jouer un autre personnage, qui est très très loin de ce qu’on pouvait imaginer. C’est génial au contraire, c’est un vrai challenge, un défi. Et ce n’est pas facile, il faut avoir un minimum de recul et de lâcher-prise, pour accepter de s’habiller comme ça par exemple.
Chériefm.fr : Qu’est-ce que cela t’a apporté personnellement ?
Emmanuel Moire : Ce travail met en lumière beaucoup de choses qu’on ignorait sur moi… moi en premier. Je me sentais incapable de tenir une scène sur ces différentes émotions en tant qu’acteur, en tant que danseur, en tant que Maître de cérémonie. Et je me suis bien trompé. C’est bien de tomber sur des projets comme ça dans une vie artistique, qui nous révèlent à nous-même, qui nous mettent en danger, et nous font prendre conscience de certaines choses.
Chériefm.fr : Tu aurais pu jouer Emcee à l’époque du Roi Soleil ?
Emmanuel Moire : Non, j’aurais été incapable de me mettre en danger à ce point-là sur un rôle. Je me suis vraiment pris des claques sur Cabaret. Ça a été une souffrance parfois de lâcher autant de choses et d’oublier qui on est. Notre metteur en scène nous a dit que jouer Cabaret tous les soirs, ça doit nous coûter. Et bien moi, ça me coûte, en énergie et en émotion. Parfois à la fin du spectacle, avant de faire les saluts, je n’en peux plus, j’ai envie de pleurer (ndlr : son personnage finit dans un camp de concentration nazi). Le propos me touche, par rapport à ma vie personnelle.
Chériefm.fr : C’est-à-dire ?
Emmanuel Moire : C’est un spectacle qui parle d’une période politique et d’un contexte historique qui n’est pas très glorieux, sur les différences sexuelles ou de religion. Personnellement, pour être quelqu’un de différent, on est tous les jours confronté à la gêne que ça peut provoquer. Être dans un spectacle comme ça et prendre position, je crois que c’est la meilleure réponse pour un artiste.
Cabaret se joue au Théâtre Marigny depuis le 6 octobre, puis en tournée en France dès 2012.
Amélie BERTRAND