Mariant influences hispaniques, jamaïcaines ou orientales, les albums de la Mano Negra sont des véritables patchworks musicaux. Emmené par le chanteur Manu Chao à partir des années 1990, le groupe a été à l’origine de morceaux incontournables : « Mala vida », « Pas assez de toi » ou encore « King kong five ». Séparé depuis 1994, la Mano Negra reste l’un des groupes français majeurs des années 1990.
Des influences hispaniques
C’est suite à la séparation de son précédent groupe « The Hot pants », que Manu Chao envisage la création d’une nouvelle formation : la Mano Negra , un nom précédemment associé à un groupe Ana rchiste andalou de la fin du dix-neuvième siècle.
Pour ce faire, il rassemble autour de lui son frère trompettiste, Tonio Chao, son cousin batteur, Santiago Caseriego, Daniel Jamet à la guitare, Philippe « Garbancito » aux percussions et Thomas Darnal aux claviers.
Le groupe livre son premier album en 1989. Intitulé « Patchanka », le disque renferme notamment le morceau « Mala vida », joué en boucle sur les ondes française. Un succès inattendu pour le groupe qui voit les ventes de son album décoller à près de 50 000 exemplaires.
Le groupe entame alors une tournée européenne avant d’assurer la première partie du groupe américain Stray Cats lors de la fête de l’Humanité en septembre 1989.
Caractéristique du groupe : la diversité linguistique de leurs morceaux avec des textes en français, arabes espagnol, et anglais. Quant à leurs influences, celles-ci s’étalent aussi bien du reggae, aux musiques hispaniques, en passant par le rap.
De concerts en concerts
Leur deuxième album, « Puta’s fever » sort quelques mois plus tard. Un succès non seulement en France mais aussi à l’étranger avec près de 300 000 exemplaires vendus hors des frontières hexagonales. Le public découvre des morceaux qui deviendront tout aussi célèbre que ses auteurs, de « King kong five » à « Pas assez de toi ».
Publicité involontaire pour le groupe, leur troisième single, « Sidi h’bibi », est censuré par les radios françaises parce que chanté en arabe, en pleine guerre du Golfe.
La formation est consacrée en mai 1990, puisque la Mano Negra reçoit le « Grand prix du rock français », récompense remise par un jury de journalistes.
Par ailleurs, la Mano Negra débute une immense tournée, allant des Etats-Unis à l’Amérique du Sud en passant par l?? Europe
Une expérience qui inspire le troisième album du groupe, enregistré à Cologne, en Allemagne. Autoproduit par la formation, le disque « King of Bongo » voit le jour en avril 1991. Bien que le groupe refuse d’en faire la promotion, l’opus se vend tout de même à 200 000 exemplaires en France.
La Mano Negra entame ce qu’elle préfère : les tournées. Pas de show à Paris mais une multitude de dates en proche banlieue, des concerts au Mexique et au Japon, là où est capté en décembre 1992 leur premier DVD live, intitulé « In the hell of patchinko ».
Sur les routes…
C’est au printemps 1992, que le groupe embarque avec la troupe du théâtre Royal de Luxe, à bord du bateau Cargo 92. Ils font escale dans les ports d’Amérique du Sud, de Buenos Aires à Caracas, en passant par Ri o de Janero.
Fort de cette expérience, le groupe organise, d’automne 93 à janvier 1994, un voyage en train, baptisé « l’Expres o de Hielo » (Le train de glace). Sur des rails délaissés d’Amérique Latine, les membres de la Mano Negra organisent des attractions, ainsi que de nombreux concerts. Le père de Manu Chao relate d’ailleurs cette expérience dans un ouvrage, « Un train de glace et de feu », en 1994.
De retour le groupe se penche sur l’écriture d’un quatrième album, « Casa Babylon », véritable carnet de voyage. La Mano Negra se sépare néanmoins la même année, et certains membres, dont Manu Chao , se lance en solo.
La nouvelle scène française leur rend hommage en 2001 avec « Mano Negra Illegal », une compilation qui reprend les plus grands succès du groupe.