Né le 14 mai 1897 aux États-Unis, à la Nouvelle-Orléans et décédé en France, à Garches, le 14 mai 1959, Sidney Bechet est un saxophoniste, clarinettiste et compositeur américain, l'un des premiers prôneurs du jazz dans les années 20 – 40.
Se
mettant à la clarinette à l'âge de 6 ans, il découvre tôt le chemin
qu'il veut emprunter. Une voie qui, fabuleusement poursuivie dans les
années 20, lui permettra de devenir, pour toute une génération de
jazzmen, une grande source d'inspiration.
Un destin tracé
Sidney Bechet grandit à la
Nouvelle-Orléans, au sein d'une famille créole aisée. C'est à l'âge de
6 ans, soufflé par les brises du jazz de l'époque, qu'il se met pour la
première fois à la clarinette.
Véritable autodidacte, mais guidé
parallèlement par son frère, il s'y trouve facilement une véritable
passion et, décidé à devenir un musicien professionnel, il va étudier
auprès de grands clarinettistes comme Lorenzo Tio, George Baquet, ou encore Louis Nelson.
Automatiquement, il en résulte un « Sidney Bechet
» talentueux et inspiré, déterminé à exploiter le grand monde du jazz.
D'ailleurs, ce dernier ne tardera pas à s'offrir à lui, l'artiste
commençant à jouer dans diverses bandes locales.
En 1911, il joue entre autres aux côtés du trompettiste Bunk Johnson, dans la bande de jazz Eagle et, peu de temps après, il intègre également Olympia, la troupe du cornettiste King Oliver.
Dans la même foulée, Sidney Bechet se lance également dans ses premières tournées en tant que musicien de jazz. Freddie Keppard
à ses côtés, il monte entre autres sur la scène de Chicago en 1917 et,
deux années plus tard, il se retrouve également sur cel le de la Salle
Philharmonique Royale à Londres, aux côtés de Will Marion Cook et de son orchestre.
Le succès au rendez-vous
Premières prestations live, premiers succès, Sidney Bechet
se fait facilement connaître sur la scène du jazz. Au coeur des
acclamations, il prend également le temps d'enrichir ses talents en
s'orientant vers le saxophone soprano, un instrument de musique avec
lequel il réchauffera le public à partir des années 20, à travers le
son palpitant du fameux « vibrato ».
Mais évoluant parallèlement dans un monde de violence, Sidney Bechet
se fait emprisonner vers le dé but de s années 20 en France, après avoir
blessé une femme lors d'une fusillade. Une fois sorti de prison, il
revient alors à New York pour poursuivre sa carrière de musicien et en
1924, se joint à la bande de Duke Ellington pour une nouvelle tournée.
Restant
que quelques mois aux côtés du chef d'orchestre et, dans la même année,
il se fait inviter par le pianiste et compositeur Clarence Williams pour une collaboration artistique. Conquis par les talents de Sidney Bechet, celui-ci projetant de l'enregistrer aux côtés de Louis Armstrong , le grand trompettiste de jazz de l'époque.
Il en résulte quelques titres de blues jazz dans le milieu des années 20, si l'on ne cite que « Kansas City man blues » et « Wild cat blues », qualifiés de véritables chefs-d'oeuvre.
Un grand artiste
Désormais connu dans l'univers du jazz, il n'est plus question pour Sidney Bechet
de faire marche arrière. Dans les années 20 et 30, il se produit sur
d'innombrables scènes, dans plusieurs pays et aux côtés de bon nombre
d'artistes.
Il se retrouve entre autres à l'émission radiophonique The Chamber Music Society of Lower Basin Street le 28 juillet 1940, aux côtés de la bande d'Henry Levine, y mettant à l'honneur les titres « St. Louis Blues » et « Shake it and break it ».
En 1941, il se démarque également avec une reprise du titre pop « The sheik of Araby »,
où il tient fabuleusement son rô le de multi-instrumentiste. Cette
expérience musicale sera d'ailleurs gravée sur un LP, dont la sortie se
fera chez RCA Victor en 1965.
Dans les années 40 – 50, Sidney Bechet joue également aux côtés du jazzman Max Miller,
notamment sur scène et en studio, mais les oeuvres issus de cette
collaboration ne seront pourtant jamais dévoilés sur un disque officiel.
Dans la même foulée, après avoir triomphé au Festival de Jazz de Paris à l'orée des années 50, Sidney Bechet enchaîne avec plusieurs chefs-d'oeuvre. Parmi eux, on ne peut entre autres ignorer la « Petite fleur », l'un des grands succès mondiaux de l'artiste, ou encore « La nuit est une sorcière », une partition de danse qu'il a singulièrement composée pour le danseur Pierre Lacotte.
Le
14 mai 1959, il décède en France suite à un cancer de poumon, laissant
ainsi derrière lui toute une richesse musicale à exploiter.