La formation américaine Soundgarden a marqué les inconditionnels de sons alternatifs pendant plus de dix ans. Ce collectif a eu un parcours empreint de ces soubresauts qui font toujours les choux gras des publications, tout en captant de plus belle l'attention des suiveurs.
De 1984 à 1997, la bande à Chris Cornell aura connu plus d'une décade de flux et de reflux, pas toujours apaisants mais ayant inévitablement contribué à faire le cachet du groupe.
Repus des années de turbulences et sans doute plus riches des périples sur des sentiers séparés, les membres du collectif auquel on doit l'inoubliable « Black hole sun » sont de nouveau prêts pour un autre bout de chemin ensemble.
Du trio du début à « Badmotorfinger »
L'aventure Soundgarden commence au cours de l'année 1984 dans la ville américaine de Seattle. Chris Cornell y organise ce collectif qui deviendra un des pionniers du grunge américain. Avec la complicité de Hiro Yamamoto à la basse et des cordes de Kim Thayil, ce chanteur également féru de batterie distille un mélange de sons qui n'attend pas longtemps pour s'attirer les faveurs des connaisseurs.
Fortement influencés par le style d'un certain collectif appelé Led Zeppelin , les trois comparses volent quelques notes au heavy metal pour leur insuffler savamment des sonorités résolument punk rock. La formule fait ses preuves, à en croire les nombreux inconditionnels que le groupe réussit à drainer lors de ses apparitions dans les clubs underground.
Fort de cet encouragement, Soundgarden ne tarde pas à enregistrer des EPs dont « Screaming life », après s'être entre-temps enrichi d'un nouveau membre qui sera vite remplacé par un autre. Matt Cameron est le batteur attitré de la formation depuis deux ans lorsque « Ultramega OK » paraît en 1988.
Ce premier opus de Soundgarden fera l'effet d'un événement musical, que l'on n'a pas manqué d'inclure à la liste nominati ve de s Grammy Awards. Le groupe va de suite enchaîner avec une autre compilation tandis que le bassiste tire lui aussi sa révérence.
Ben Shepherd, le nouveau préposé à la basse sera témoin de l'accueil plus que favorable que reçoit « Badmotorfinger ».
« Superunknown », l'album de la consécration
Certains titres figurant dans « Badmotorfinger » contribueront à inclure définitivement le cachet de Soundgarden parmi les sons alternatifs les plus écoutés sur les stations spécialisées.
Pour promouvoir cet achèvement de l'année 1991, le collectif fait les choses en grand. Il s'entoure de célébrités pour ajouter de l'éclat à sa propre étoile prête à monter très haut. Les Guns N ' Roses seront parmi celles-ci.
Trois ans après, le collectif s'engage de plus belle sur sa lancée et sort « Superunknown ». Plus que de simples applaudissements, ce sont de véritables ovations qui précèdent cet album de Soundgarden dans les bacs. Les titres qui s'entremêlent pour former la tra me de ce véritable « jardin de sons » communiquent l'esprit du groupe dans ses formes les plus abouties.
Sans tout à fait sacrifier les riffs perpétués depuis le trio du début, les chansons de cet album s'accordent des sonorités moins agressives. Cette adaptation des tonalités donne un rendu plus facilement adopté par les stations radio, qui distillent à tout va « The day I tried to live ».
C'est néanmoins la chanson « Black hole sun » qui propulsera véritablement le nom du groupe, en lui faisant rafler un Grammy Award, enrichi d'un second pour « Spoonman ». Les textes durs, évoquant la drogue et autres démons des auditeurs de l'époque, ne sont pas totalement étrangers à l'engouement que suscite l'opus.
Cette percée sans précédent dans le parcours de Soundgarden n'en entraînera pas d'autres cependant. Le groupe devant vite faire face à ses propres démons.
Des mésententes intestines au clash final
La solidarité du groupe menace pour la première fois d'éclater lorsque les membres de Soundgarden se penchent sur la conception de « Down on the upside ». Ce cinquième opus, concocté deux années après le succès fulgurant de « Superunknown », marquera la dernière collaboration des quatre comparses qui ont mené Soundgarden sur les rives de la consécration.
Distillant des notes encore moins agressives que le précédent album, cette innovation dans la formule sonore serait justement à l'origine des mésententes qui commencent à germer au sein de la formation. Kim Thayil n'était pas trop partant pour cette nouvelle tendance qui ne laisse pas assez de place à la figure musicale qui servait de signature au groupe.
L'album sort malgré tout, sans toutefois enregistrer le même cachet que son précédent, bien que les appréciations de l'oeuvre en lui-même n'étaient guère mauvaises. L'équilibre du groupe va à vau-l'eau et le clash semble inévitable.
La goutte ultime tombe lors de la représentation hawaïenne pour la promotion de l'opus en février 1997. Le mois d'avril suivant, le groupe se sépare pour de bon, chaque membre s'engageant ensuite dans divers parcours, pendant près de douze ans.
Si le retour officiel du groupe au grand complet est à l'ordre du jour, Soundgarden garde encore pour lui le tenant de ses futurs projets.