Unique, Bob Marley a popularisé le reggae par delà les frontières de la Jamaique à la faveur de titres légendaires : " Could you be loved ", " Stir it up ", " Is this love " ou encore " Jammin' " illustrant ainsi ses thèmes de prédilection : l'oppression, l'amour et la spiritualité.
Ses débuts dans la musique
Fils de Cedella Malcom, paysanne noire de 17 ans, et du capitaine Norval Marley, un blanc âgé de plus de 50 ans, Robert Nestor Marley est né le 6 février 1945 à St-Ann en Jamaïque.
Son père fait quelques apparitions dans sa vie, et meurt alors que Nestor n'a pas 5 ans. Il grandit entouré de son grand-père et d'un oncle, tous deux musiciens amateurs. Nesta, comme l'écrivait sa mère, a décidé d'être chanteur.
En 1957, sa mère emménage dans le ghetto de Kingston. 1962, les premières notes A 17 ans, Nesta est apprenti soudeur. La Jamaïque devient indépendante et la musique ska en est le symbole.
Profitant d'un arrêt maladie, il suit les conseils d'un ami pour se rendre au studio des disques Beverley's. Il enregistre trois titres. Deux 45 tours sortent sous le nom de Robert Marley : " Judge Not " et " One Cup of Coffee ". Ils seront même diffusés en Grande-Bretagne via Island, un label ska. Nesta et son ami Bunny Wailer sont alors rejoints par Peter Tosh. Les Wailers sont nés. Peter leur apprend à jouer avec une " vraie " guitare, Joe Higgs leur enseigne le chant et les harmonies.
Bob Marley se déclare rasta
Le registre des Wailers n'est pas encore le reggae, ils reprennent des titres de soul américains et chantent des cantiques. Leur premier succès viendra de leur collaboration avec " Coxson " Dodd de Studio One.
Celui-ci leur demande de composer, ce qu'ils feront avec talent, en écrivant la Chanson " Simmer Down " chantée par Nesta. Ils écriront, entre 1963 et 1966, plusieurs dizaines de titres, tels " One Love " ou " Cry to Me ".
Les Wailers ne gagnent toujours pas leur vie.
1966, le tournant rastafari
Le 10 février 1966, Robert Nesta Marley épouse Rita, chanteuse de ska chez Studio One. Toujours aussi pauvres, ils quittent Kingston pour rejoindre la mère de Marley aux Etats-Unis. A la douane, le prénom Nesta disparaît de son passeport, jugé peu sérieux par l'agent fédéral qui lui préfère Robert.
Un événement va conditionner toute sa vie : la visite de Hailé Selassié en Jamaïque.Bob Marley est encore aux Etats-Unis quand l'Empereur d'Ethiopie se rend sur son île, mais il aura des échos de la part de Rita, présente à ce moment là.
Elle lui raconte les scènes de dévotion des chrétiens Rastafari qui vénèrent le négus Hailé Selassié. Fortement marqué, Bob Marley se déclare rasta. C'en est fini des costumes cintrés et des cheveux courts. En 1967, Bob Marley crée sa propre marque de disques, Wail'n' Soul'm.
" No woman no cry ", la consécration
Les Wailers chantent encore du rock steady, mais l'époque du reggae approche doucement. David " Ziggy " Marley voit le jour en octobre 1968. Cela devient de plus en plus dur, malgré la production de nombreux titres de grande qualité.
Il se décourage, jusqu'à sa rencontre avecLee " Scratch "Perry. Avec lui, les Wailers composent des titres qui resteront gravés dans les mémoires : " Kaya ", " Sun is Shining ", " Small Axe " etc.
Deux 33 tours sortent en Angleterre mais les Wailers ne touchent presque rien.Peter Tosh, Bunny Wailer etBob Marley fondent alors les disques Tuff Gong.
La chance va enfin leur sourire lorsque Bob rencontre Chris Blackwell, le patron d'Island qui, déçu de n'avoir pu retenirJimmy Cliff , se rabat surBob Marley & The Wailers . Il croit à l'essor du reggae. Ils enregistrent " Catch A Fire ", qui obtient l'estime de la critique.
Mais les soucis continuent de poursuivre Bob Marley . Bunny Wailer quitte le groupe, parce qu'il ne supporte plus, entre autres choses, la pression psychologique et financière qui entoure le groupe. La Jamaïque lui manque.
Peter Tosh suivra peu après, jaloux de la place attribuée à Bob Marley par les dirigeants d'Island. Bob Marley écrit son chef d'oeuvre en 1974. La sortie de " Natty Dread " qui fera de lui une star mondiale, en grande partie grâce au titre " No Woman No Cry ".
Bob Marley échappe à une tentative d'Assassinat
Début 1976, Bob Marley échappe à une tentative d'assassinat durant une campagne électorale qui tourne à la guerre civile, il est blessé par balles.
Episode anecdotique, durant la tournée de l'album " Exodus ", il se blesse en jouant au football.
Couvert de gloire, il rentre en Jamaïque en 1978, où il réalise un de ses rêves les plus chers. Il parvient à réunir sur scène deux ennemis jurés, opposants politiques pour lesquels l'île se déchire : Edward Seaga, à l'origine de la tentative d'assassinat, et Michael Manley. C'est le plus beau jour de sa vie.
La blessure au pied s'est transformée en tumeur, Nesta est gravement malade. Cette maladie ne l'empêchera pas de réaliser un autre rêve : jouer sur le continent africain. Le 17 avril 1980, il se rend à la cérémonie d'indépendance du Zimbabwe : il donne un concert qui, malheureusement, tournera court.
Un destin tragique
Toujours en retrait aux Etats-Unis, l'album " Uprising " lui ouvre les portes du succès américain. En septembre, il joue en première partie de Lionel Richie au Madison Square Garden. Le lendemain, il est pris d'un malaise : il n'a plus que quelques semaines à vivre, son mélanome s'est étendu aux poumons et au cerveau.
Il garde son mal secret, et joue une dernière fois à Pittsburgh le 23 septembre. Il meurt à Miami auprès de sa mère et de quelques uns de ses douze ou treize enfants. Avant de mourir, il dira à son fils Ziggy : " l'argent ne fait pas la vie ".