Un premier rendez-vous raté
En 1990, Eros Ramazzotti n’a déjà plus rien à prouver dans son Italie natale. Le chanteur de charme a sorti quatre albums, tous écoulés dans le pays à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. L’Europe aussi est déjà conquise à sa musique : "In certi momenti" récolte même plus de trois millions d’exemplaires sur tout le continent en 1988. Alors deux ans plus tard, le Romain veut viser encore plus loin et conquérir l’Amérique. Au sortir d’une conférence de presse monstre pour le lancement de son cinquième album "In Ogni Senso", il est contacté par un producteur américain, Clive Davis, qui lui propose de donner ses premiers concerts de l’autre côté de l’Atlantique. Début 1991 commence sa première tournée internationale, qui s’arrête notamment sur les plateaux des talk-shows comme celui de Jay Leno, mais aussi au Radio City Music Hall de New York, où il devient le premier italien à se produire. Le chanteur fait salle comble, mais comprend vite que ce succès est en trompe-l’œil, la majorité des spectateurs présents ce soir-là étant en réalité composée de membres de la très représentée communauté italienne de la Grosse Pomme.
Des collaborations prestigieuses
Qu’à cela ne tienne, l’interprète d’"Una storia importante" ne va pas baisser les bras dans son rêve de conquérir l’Amérique. Comprenant qu’il devra donner un son plus international à sa musique pour traverser l’océan, Eros Ramazzotti prospecte. Dans sa tournée des festivals européens, il partage l’affiche avec des noms comme Elton John, Joe Cocker et Rod Stewart. Et pour enregistrer ses albums suivants, il fait appel ponctuellement à des musiciens rodés dans l’exercice ayant collaboré notamment avec Sting, Céline Dion, Prince ou Stevie Wonder, et décide désormais de s’autoproduire sur ses albums. Le résultat donnera "Dove c’è musica" en 1995, son plus gros succès en date, mais surtout une première compilation, "Eros – Greatest Hits", deux ans plus tard, accompagnée d’une version live, "Eros Live". En complément de ses hits déjà connus, le chanteur italien enregistre deux nouvelles versions de ses morceaux en duos : "Musica è" avec Andrea Bocelli, et surtout "Cose della vita (Can’t Stop Thinking of You)", un duo bilingue avec Tina Turner.
D’une star européenne à mondiale
"Eros" et "Eros Live" seront tous les deux comme d’habitude d’énormes succès à l’échelle européenne. Le premier, particulièrement, s’écoule à pas moins de 1,2 million d’exemplaires dès sa première semaine de sortie (et plus de 5 millions au total), se classant numéro 1 en Italie et dans plusieurs autres pays européens, dont l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suisse. Mais surtout, l’album sera également une consécration pour le chanteur au-delà des frontières européennes. Si 1997 marque l’année de la consécration pour Eros Ramazzotti, c’est aussi parce qu’il connaît son plus gros succès aux États-Unis. "Eros" se vend à plus de 400.000 exemplaires au pays de l’Oncle Sam. Une belle revanche pour celui qui devient à ce moment le chanteur italien le plus populaire au monde.