Figure centrale de l'émergence de la musique rap en France au début des années 90, MC Solaar a su entretenir son image de poète de la langue française, entre cartons commerciaux et succès critiques.
Le Gainsbourg du rap français
Fils d'immigrés tchadiens, MC Solaar fait ses débuts au début des années 90 avec deux succès qui forgent son image de pionnier du rap français, "Bouge de là " et "Caroline". Ces deux titres seront les locomotives de son premier album "Qui sème le vent récolte le tempo", qui s'écoule à plus de 300 000 exemplaires. Son style, à mi-chemin entre la chanson à texte traditionnelle de la variété française à la Gainsbourg, les sonorités africaines de ses instrus, et sa technique directement héritée des MC américains, ouvre le grand public à la musique rap, ce que confirme son deuxième album "Prose combat" en 1994. Ses deux albums suivants sont marqués par un changement de style. À la suite d'une brouille avec son producteur Jimmy Jay, il se tourne vers le duo Cassius et DJ Mehdi pour produire "Paradisiaque" qui dépasse les 400 000 ventes, en 1997.
Des succès et des absences
L'année 2000 est marquée par une rupture fracassante entre l'artiste et sa maison de disque Polydor, le premier accusant la seconde d'avoir sorti son album "MC Solaar" deux ans auparavant sans son autorisation. Ses quatre premiers albums restent encore aujourd'hui introuvables dans le commerce du fait de cette brouille. Cela ne l'empêchera pas de continuer à connaître le succès avec "Cinquième as" en 2001 (notamment grâce à "Solaar pleure" et "Hasta la Vista"), puis deux ans plus tard avec "Mach 6", enregistré avec un orchestre symphonique. Il connaît un dernier succès dans les années 2000 avec "Chapitre 7" en 2007 qui dépasse les 150 000 ventes. Le rappeur se fait par la suite plus rare, puisqu'il faudra attendre 2017 pour le voir revenir dans les bacs avec "Géopoétique".