"Le Coup de sirocco" (1978)
Depuis quarante ans, Patrick Bruel et Alexandre Arcady n'ont jamais cessé de tourner ensemble, et c'est au cinéaste que Bruel doit la toute première de ses nombreuses apparitions sur grand écran. En 1979, Arcady fait appel à lui pour jouer son double fictif dans "Le Coup de sirocco", le fils du couple d'épiciers joué par Roger Hanin et Marthe Villalonga. Un rôle qui lui tombe dessus presque par hasard, le jeune homme ayant auditionné grâce à une petite annonce trouvée dans le journal France-Soir. Bien lui en prend : le film est un succès en salles, et marque le début d'une longue collaboration entre les deux hommes. Bruel et Arcady ont tourné ensemble "Le Grand Carnaval", "K", "Comme les cinq doigts de la main", et surtout "L'Union sacrée" en 1989, polar dans lequel il forme un tandem de policiers avec Richard Berry.
"Profs" (1985)
Quelques mois après avoir raté de justesse le rôle principal de "La Boum 2" finalement offert à Pierre Cosso, Patrick Bruel tient sa revanche en devenant Frédéric Game, le professeur de lettres que toute une génération d'adolescentes rêvera d'avoir. Entre-temps, il connaît son premier grand succès dans les bacs avec le carton de "Marre de cette nana-là", fruit de son amitié naissante avec son complice de toujours, Gérard Presgurvic. Aux côtés entre autres de Fabrice Luchini et Laurent Gamelon, il connaît son premier succès en véritable tête d'affiche, succès qui restera pendant plus de vingt-cinq ans son plus grand en salles. "P.R.O.F.S" (dont le titre est un hommage à "M.A.S.H." de Robert Altman) réunit plus de 3 millions de spectateurs en salles et consacre les débuts d'une mode générationnelle, la "Bruelmania".
"Le Jaguar" (1996)
"Bruel", son troisième album studio, sort en 1994, et réussit à réinventer le chanteur avec un son plus rock, sans égarer son public. Dans la foulée, Patrick Bruel décroche le rôle-titre dans "Le Jaguar". Sorte de réécriture quinze ans plus tard d'un autre immense succès de Francis Veber, "La Chèvre", "Le Jaguar" permet à Bruel de former un tandem comique explosif avec un spécialiste des duos comiques, Jean Reno. Il devient pour l'occasion l'un des nombreux François Perrin créés dans les scénarios signés de Francis Veber, rejoignant une liste prestigieuse regroupant Pierre Richard (d'abord dans "Le Grand Blond", puis dans "Le Jouet" et "La Chèvre"), Patrick Dewaere ("Coup de tête") et Jean-Pierre Marielle ("Cause toujours, tu m'intéresses !"). Cette comédie d'action trépidante, devenue un classique des programmations télé, est un grand succès en salles, encore aujourd'hui sur le podium de Patrick Bruel au box-office, avec presque 3 millions de billets vendus.
"L'ivresse du pouvoir" (2005)
Musicalement, Patrick Bruel se réinvente une nouvelle fois avec l'immense succès d'"Entre deux" et sa reprise de "Mon amant de Saint-Jean". Pour ce qui est du cinéma, il commence à enchaîner les tournages avec des réalisateurs de prestige. En 2005 par exemple, c'est nul autre que Claude Chabrol qui fait appel à ses services pour "L'Ivresse du pouvoir", qui évoque de manière fictive le scandale de corruption au moment de l'affaire Elf dans les années 1990. Il y incarne le numéro 2 du PDG, personnage interprété par François Berléand, et fait face notamment à Isabelle Huppert, qui endosse le rôle de la juge inspirée par Eva Joly. Présenté en sélection officielle au Festival de Berlin en 2006, le film dépasse le million d'entrées en salles.
"Un secret" (2007)
Deux ans plus tard, rebelote pour Patrick Bruel, qui intègre le casting d'"Un secret", adaptation du roman éponyme de Philippe Grimbert sacré prix Goncourt des lycéens en 2005. Partageant le rôle-titre aux côtés de Cécile de France et Ludivine Sagnier, il ajoute à sa filmographie un nouveau réalisateur de prestige : Claude Miller, à qui l'on doit entre autres notamment "Garde à vue", "L'Effrontée" ou encore "La Meilleure Façon de marcher". Grand sujet historique (un écrivain découvre le passé de sa famille sous l'Occupation), succès critique et plébiscite dans les salles (1,7 million d'entrées), "Un secret" souligne une fois de plus la remarquable continuité du succès dans la carrière de Patrick Bruel.
"Le Prénom" (2010 puis 2012)
En 2010, après avoir notamment joué dans une adaptation théâtrale du "Limier", Patrick Bruel remonte sur scène au théâtre dans une création originale du tandem formé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Aux côtés de Guillaume de Tonquédec, Judith El Zein, Jean-Michel Dupuis (qui sera remplacé par Charles Berling lors de l'adaptation cinématographique) et de la regrettée Valérie Benguigui, Bruel emporte le public dans ce vaudeville où un groupe d'amis se déchire suite au choix polémique de deux d'entre eux pour prénommer leur futur bébé. La pièce se joue pendant des mois à guichets fermés et récolte six nominations aux Molières avant d'avoir droit, en 2012, à sa version sur grand écran. Le public se presse également en masse dans les salles obscures : à l'exception de "Marche à l'ombre" (où Bruel tient un tout petit rôle) et ses 6,7 millions d'entrées, "Le Prénom" est le plus grand succès au box-office de Bruel avec près de 3,5 millions de spectateurs. Consécration suprême : le film rafle deux César et permet au chanteur d'être pour la première fois nommé au César du meilleur acteur.