Une aventure féminine
On connaît les groupes masculins qui cartonnent depuis des décennies. À quelques exceptions près, les groupes exclusivement féminins rencontrent parfois plus de difficultés à émerger sur la scène internationale. Au milieu des années 1970, la guitariste Nicky Summers ambitionne pourtant de monter un groupe féminin. La Britannique dépose alors une annonce pour recruter d’autres femmes. Tout juste propriétaire d’une guitare électrique, Stella Barker est l’une des premières à répondre à l’annonce. Suit Sarah-Jane Owen qui, particularité notable, exerce alors un métier dans le design et ne dispose d’aucune compétence particulière dans l’univers de la musique.
Au trio viennent ensuite se greffer trois nouvelles musiciennes : Miranda Joyce, que l’on orientera alors vers le saxophone (son frère en possède un), Jane Summers, à la batterie, et Penny Leyton. Alors qu’elle étudie le piano au Saint Martin’s College of Art, cette dernière remarque l’annonce publiée par Nicky Summers et décide de tenter l’aventure, qui prend définitivement forme avec l’arrivée de la chanteuse Rhoda. Le groupe féminin est né et prend le nom de "The Bodysnatchers".
Le jeu des chaises musicales
Bien que dépourvu d’une grande expérience musicale, le groupe The Bodysnatchers parvient à enregistrer quelques compositions personnelles. À partir des années 1980, de nombreux mouvements au sein de la formation modifient progressivement le visage de The Bodysnatchers. Sarah-Jane Owen est la première à quitter le navire, vite remplacée par Judy Parsons. Des désaccords sur la direction artistique à suivre entraînent ensuite le départ de Rhoda et de Nicky Summers, pourtant à l’initiative du groupe. Désireuses de poursuivre l’aventure, les musiciennes restantes rebaptisent le groupe. Avec Lesley Shone, nouvelle guitariste, et Jennie McKeown, nouvelle chanteuse, les Britanniques donnent naissance au groupe "The Belle Stars".
En route vers le succès avec The Belle Stars
Dès 1981, le groupe The Belle Stars enregistre et commercialise un premier single intitulé "Slick trick". Dans la foulée, les Anglaises dévoilent leur premier album, "Hiawatha" sous la houlette du label Stiff Records. En 1982, le groupe féminin s’essaie au jeu des reprises en revisitant la chanson "Iko Iko" des Dixies Cups sortie dans les années 1960 (aussi reprise par Justin Wellington), et la chanson "The clapping song" interprétée à l’origine par Shirley Ellis à la même période. Très vite, ces reprises deviennent des succès et s’invitent dans les classements des meilleures ventes de singles outre-Manche. La première des deux chansons figure aujourd’hui encore parmi les incontournables du groupe féminin. Un succès en partie expliqué par le choix de la chanson comme bande originale du film "Rain Man", sorti en 1988.
Nouveau départ
Encouragé par le succès de ses premiers titres et du premier album, le groupe accueille dès 1982 un nouveau membre en la personne de Clare Hirst. Capable de jouer du saxophone et du piano, et de chanter, Clare Hirst assiste dès son arrivée au départ de Penny Leyton, qui affiche en toute transparence sa volonté de se lancer avec un autre groupe. L’année suivante, en 1983, The Belle Stars commercialise un album au nom du groupe. Porté par le single "Sign of the times", l’album "The Belle Stars" est un véritable succès au Royaume-Uni. Diffusé massivement, le single "Sign of the times" apporte même une consécration internationale au groupe féminin avec un succès en Europe et de l’autre côté de l’Atlantique. Invitées à monter sur scène à travers toute l’Europe pour promouvoir leurs chansons, les membres du groupe The Belle Stars se retrouvent à partager avec leurs fans quelques autres titres incontournables de leur répertoire comme "Indian Summer" ou bien "80’s romance".
La fin du groupe et la postérité
Au lendemain d’une grande tournée en Europe, Clare Hirst choisit de prendre une autre direction musicale. Sans la remplacer, le groupe enregistre et dévoile un nouvel album, "World domination", en 1985. L’enthousiasme des débuts s’est néanmoins étiolé au fil des départs, et l’aventure The Belle Stars se termine progressivement, avant même la fin de l’enregistrement d’un dernier album. Bien que le groupe n’existe plus, ses chansons perdurent. C’est le cas pour leur reprise de "Iko Iko", comme évoqué précédemment, avec une mise en lumière dans l’univers du 7e art, mais aussi à travers un double album sorti en 2004, "Belle-issima : Sweet memories from The Belle Stars" qui compile les meilleurs titres du groupe.