Claude François - "Claude François chante en Anglais"
En 1977, quelques mois avant sa mort, Claude François veut donner un coup de fouet à sa carrière à l'international et décide d'enregistrer son premier album en anglais. Il investit pour l'occasion les studios d'Abbey Road pour signer un album qui connaîtra, selon les pays, plusieurs titres : "Claude François chante en Anglais", "Recorded at Abbey Road" ou encore "Bordeaux Rosé". Il s'agit pour l'essentiel de reprises traduites dans la langue de Shakespeare de certains de ses classiques : "Le téléphone pleure" devient "Tears on the Telephone", "Chanson populaire" devient "Love Will Call the Tune" et on y retrouve bien sûr "My Way", l'adaptation de "Comme d'habitude" que Paul Anka et surtout Frank Sinatra ont rendue mondialement célèbre. L'album sort à titre posthume en 1979 et sera un joli succès en Angleterre.
Michel Polnareff – "Polnareff's"
Les deux premiers albums de Michel Polnareff ont été des succès commerciaux laissant derrière eux des tubes comme "La poupée qui fait non", "Le bal des Laze" ou "Y a qu'un ch'veu". Il décide d'enchaîner avec un album plus personnel et ambitieux, et s'envole pour cela pour Londres. Dans les studios d'Abbey Road, il signe "Polnareff's", un album plus conceptuel et inspiré par le rock progressif où le chanteur expérimente entre les orgues et le moog, le synthé le plus en vogue de l'époque. L'album connaît un succès beaucoup plus relatif que les deux premiers, mais reste considéré par la critique et de nombreux fans comme l'un de ses meilleurs. Michel Polnareff reviendra à Abbey Road en 1990 pour enregistrer les cordes de son neuvième album "Kâmâ Sutrâ", le dernier qu'il sortira avant son long hiatus de vingt-huit ans.
Marc Lavoine – "L'Heure d'été"
En 2005, Marc Lavoine choisit à son tour de s'installer à Abbey Road pour enregistrer une partie des morceaux de son neuvième album, "L'heure d'été". Dans un entretien à La Libre Belgique pour la sortie de l'album, il revenait sur ce désir de marcher dans les pas des illustres artistes qui l'ont précédé dans ce lieu mythique : "J'avais envie de vivre cette expérience une fois dans mon existence de petit chanteur. Depuis "Le Parking des anges", on enregistre les cordes en Angleterre. Et on cherchait un studio qui pourrait nous donner un frisson, parce qu'un disque est une somme d'émotions, avec des décisions. […] Je suis très attaché au mouvement de pensée qui a accompagné les Beatles et je trouve que leur discours, leurs textes et leur musique tiennent encore debout. Frôler certains fantômes de notre histoire, c'est émouvant. Et cette émotion est présente sur le disque".
Calogero – "Liberté Chérie"
Si les heures de gloire du studio sont passées depuis longtemps dans les années 2010 (Abbey Road a failli déposer le bilan en 2010), le nom d'Abbey Road reste toujours un marqueur historique très fort pour les artistes. En janvier 2017, Calogero inscrit son nom à la liste en partant à son tour à Abbey Road pour enregistrer l'album "Liberté Chérie". Sur ses réseaux sociaux, le chanteur annonce par un simple post "Londres. Abbey Road Studio 2, c'est parti!" le début de l'enregistrement de l'album. Porté par le single "Je joue de la musique", co-écrit avec sa compagne Marie Bastide, l'album s'écoule à plus de 200 000 exemplaires.