Un coup de poker gagnant
L'histoire commune de Calogero et France Gall a débuté un jour d'octobre 1987 à Grenoble, la ville où Calogero a grandi aux côtés notamment de son frère et fidèle collaborateur Gioacchino. Ensemble, ils ont fondé un groupe avec leur ami Francis Maggiulli, les Charts. Ce jour-là, l'enregistrement d'une émission de radio locale se déroulait dans la ville, en compagnie d'artistes renommés de la chanson française. Les événements de cette journée, Calogero les avait décrits dans l'émission "Laissez-vous tenter" au lendemain de la mort de France Gall en janvier 2018. "J'avais quinze ans et je répétais en boucle les deux mêmes chansons toute la semaine. On croyait tellement à nos deux chansons qu'on a attendu cette émission dans l'espoir de rencontrer un ou deux artistes. On est allés au restaurant où tous les artistes étaient allés après l'enregistrement. On a tapé au carreau, et c'est France Gall qui est venue nous voir. C'était pas grand-chose, mais elle était gentille et bienveillante. Pour moi, c'était le point de départ".
Une rencontre décisive
Mais la rencontre ne s'arrête pas là, comme le souligne Calogero, puisque France Gall va leur permettre d'entrer dans les carnets de certaines maisons de disques parisiennes : "Ce qui est dingue, c'est qu'elle est repartie, elle est allée voir une maison de disques qui s'appelait Apache pour leur dire : "J'ai vu des mômes à Grenoble, j'ai même pas entendu ce qu'ils font, mais ils ont quelque chose". Sans avoir rien écouté, il s'était passé quelque chose entre nous". Cette rencontre va conditionner celle qui va lancer la carrière des Charts et donc de Calogero, avec le producteur Philippe Gaillard, qui leur fait signer leur premier contrat. Depuis, les deux chanteurs sont restés très proches, se retrouvant notamment à l'occasion d'une émission hommage à Michel Berger pour les quinze ans de sa disparition tragique. Assis à son piano face à son amie, Calogero avait repris ce soir-là un classique de la discographie du chanteur, "La Groupie du pianiste".
Un hommage sincère et profond
Leur amitié perdurera avec les années, même si les problèmes de santé de la chanteuse l'éloigneront peu à peu de la vie publique dans les dernières années de sa vie. France Gall disparaît le 7 janvier 2018, emportée par la récidive du cancer du sein dont elle avait déjà souffert dans les années 90. Si la nouvelle avait ému ce jour-là l'ensemble de la famille de la chanson française, elle avait particulièrement affecté Calogero, qui s'était fendu sur sa page Facebook d'un commentaire chaleureux pour saluer la mémoire de son amie : "En octobre 1987, à 16 ans, j'ai eu la chance de rencontrer France Gall qui, par ses mots et son sourire, m'a donné la force et l'espoir de croire en mes rêves. Merci France, merci pour tout. Calo". Le chanteur faisait également partie des proches de France Gall réunis le jour de son enterrement au cimetière de Montmartre, l'occasion pour lui de rendre un dernier hommage à celle sans qui sa carrière n'aura jamais existé.