Création de l’album "Sauver l'amour"
En 1985, Daniel Balavoine commercialise son huitième et malheureusement dernier album qu’il baptise "Sauver l’amour". Cet ultime opus contient plusieurs chansons qui sont devenues des références pour de nombreux Français comme "Aimer est plus fort que d’être aimé" ou encore "Tous les cris les SOS". Une chanson, en particulier, va traverser les époques et devenir absolument incontournable. Il s’agit de "L’Aziza".
Contexte politique de l’époque
En 1985, le Front national prend de plus en plus d’ampleur dans le monde politique français. Cela inquiète fortement le chanteur engagé qui s'exprima à l'époque dans le journal Paris Match : "Il y a un énorme fossé entre les races, mais il faut apprendre à le franchir. J'aime les Arabes, ce sont des gens fantastiques qui ont souvent bien plus de dignité que ceux qui en parlent de manière assez écœurante".
Une déclaration d’amour à Corinne
Avec la chanson "L’Aziza", Daniel Balavoine veut mettre des mots sur ses craintes concernant le contexte politique de l’époque. Mais pas seulement… Le chanteur désire également rendre hommage à Corinne, la femme qui partage sa vie comme il le confia au journal Le Figaro : "Je vis avec une femme qui est juive marocaine. Aussi lorsque j'entends certaines personnes dire qu'il faut foutre dehors les immigrés, j'ai peur qu'on me l'enlève". Cette chanson plus complexe qu’il n’y paraît à la première écoute a été nommée "L’Aziza", car cela signifie "la chose la plus chère" en arabe.
Sortie commerciale de l’album
Le single 45 tours de "L’Aziza" est présenté au public le 14 octobre 1985. Le titre progresse petit à petit dans les charts français jusqu’à atteindre la 13e place du Top 50 en janvier 1986. Le 14 janvier 1986, Daniel Balavoine décède dans un accident d’hélicoptère lors du Paris-Dakar au Mali. La disparition tragique du chanteur propulse "L’Aziza" en tête des ventes dans l’Hexagone durant 8 semaines consécutives. Avec plus d’un million d’exemplaires écoulés, le titre est certifié disque de platine.
L’album "Sauver l’amour" recevra, à titre posthume, le prix du "Meilleur Album de l’année" aux Victoires de la musique en 1986. Ce dernier album est à l’image du chanteur : militant. Les chansons du disque traitent presque toutes de problématiques politiques ou sociales : "Petite Angèle" aborde les soucis d’une jeunesse incomprise, "Petit homme mort au combat" traite des enfants soldats, "Un enfant assis attend la pluie" évoque la sécheresse et la famine en Éthiopie. Quant au titre "Tous les cris les SOS", il est question de la grande solitude que chaque être humain peut ressentir au cours de sa vie. 1 240 000 exemplaires du disque se vendent en France. Il s’agit du plus grand succès de Daniel Balavoine au cours de sa trop courte carrière.