"L'Aventurier" (1983)
Difficile de rêver meilleur début pour un groupe que celui qu'a connu Indochine avec "L'Aventurier" en 1983. À peine quelques mois après la sortie de leur tout premier "Dizzidence Politik", la formation menée par Nicola Sirkis entre en studio pour enregistrer le single qui doit lancer la sortie de leur premier album. Ce single, le leader d'Indochine l'écrit en à peine quatre heures pour rendre hommage à l'un de ses héros d'enfance : Bob Morane, héros de romans d'aventures pour adolescents, créé par l'écrivain belge Henri Vernes. Inspiré par les titres de certaines de ses aventures comme "La Vallée infernale", "L'Ombre jaune", "Le Sultan de Jarawak" ou encore "Terreur à la Manicouagan", Sirkis signe un tube immédiat qui remet au goût du jour le héros un peu ringardisé par l'arrivée de nouvelles figures comme Indiana Jones. Devenu un classique des playlists festives, "L'Aventurier" s'écoule à plus de 500.000 exemplaires et propulse Indochine parmi les nouvelles stars du rock français.
"Troisième Sexe" et "Trois nuits par semaine" (1985)
Impossible de séparer la destinée de deux des morceaux les plus emblématiques de l'apogée de l'Indochine-Mania. Après le succès de leurs deux premiers albums très pop et référencés que sont "L'Aventurier" et "Le Péril jaune", Indochine veut faire évoluer sa musique, la rendre plus mature, plus ouvertement sensuelle et encore plus marquée par l'influence de la new wave britannique. Après la réception positive du premier single, "Canary Bay", qui évoque clairement l'homosexualité féminine dans ses paroles, Indochine marque un grand coup avec son single. En effet, non seulement sa face A, "Troisième sexe", devient un classique du groupe, mais c'est également le cas de sa face B, "Trois nuits par semaine", relecture musicale lointaine de "L'Amant" de Marguerite Duras. Ces deux hymnes à l'ouverture et à la tolérance sexuelle vont considérablement contribuer à façonner l'image du groupe auprès du grand public, celle d'une formation qui n'hésite pas à détruire les barrières dans les représentations de genre traditionnelles. Le single se hisse à la troisième place des ventes, permettant à l'album "3" de dépasser les 800.000 exemplaires vendus.
"Tes Yeux Noirs" (1986)
Lorsque le single suivant de "3" sort dans les bacs en mai 1986, Indochine est certes au sommet de sa gloire, mais le groupe ne sait pas encore que ses années de triomphe touchent à leur fin. Pour mettre en images "Tes Yeux Noirs", ballade pop amoureuse sur le désir latent après la séparation, le groupe fait appel à Serge Gainsbourg pour réaliser un clip en partie tourné à la Gare de l'Est à Paris et dans lequel on peut découvrir une toute jeune Helena Noguerra. Le public est encore une fois au rendez-vous : "Tes Yeux Noirs" devient l'un des tubes de l'été 1986 et relance les ventes de "3" pour en faire le succès que l'on connaît.
"J'ai demandé à la lune" (2002)
Les années 1990 seront des années noires pour Indochine, entre départs successifs (Dimitri Bodianski puis Dominique Nicolas) et virages créatifs parfois incompris, et se referment sur la fin du contrat avec leur maison de disques BMG et la mort tragique de Stéphane Sirkis peu avant son quarantième anniversaire en 1999. Mais Indochine persévère et se réinvente même pour l'album "Paradize", qui sort en 2002. Indochine s'ouvre plus que jamais aux collaborations extérieures comme celles de Jean-Louis Murat, Gérard Manset et surtout Mickaël Furnon de Mickey 3D. C'est en effet ce dernier qui leur livre le texte de ce qui sera la chanson de leur come-back médiatique : "J'ai demandé à la lune". "Paradize" est un succès immédiat, à tel point que le single devient rapidement un incontournable des radios. Indochine redevient une référence du rock français après plus d'une décennie d'échecs.
"College Boy" (2013)
Revenu au sommet, Indochine enchaîne les tournées triomphales et les succès dans les bacs. Toujours conscient de l'importance de ses messages politiques, le groupe multiplie dès lors les titres aux accents politiques et engagés, souvent accompagnés de clips marquants, voire qui créent le choc. Le cas le plus flagrant reste "College Boy", l'un des titres célèbres du douzième album d'Indochine, "Black City Parade". Évoquant dans ses paroles le harcèlement dont est victime un jeune adolescent dans son internat en raison de son homosexualité, le morceau a surtout fait parler de lui pour son clip provoquant et son graphique signé du réalisateur québécois Xavier Dolan. En raison de sa violence, il provoqua à sa sortie une polémique qui faillit déboucher sur son interdiction au public mineur de la part du CSA. Il n'en fut finalement rien, et le morceau aida grandement le succès de l'album en question, qui dépassa les 200.000 exemplaires vendus.